A propos de la saison 2

Les étapes de la saison 2 des Mondes Anticipés

• MARSEILLE | MAI 2024 > PROGRAMME (Bientôt)

• PARIS | 26 & 27 NOVEMBRE 2022 > PROGRAMME

• TAHITI | PAPEETE, JUIN 2023 > PROGRAMME

Exemples de thèmes pour les tables rondes exploratoires

« Les architectes et les designers nous le promettent, demain, nos habitats seront intelligents. Tous leurs éléments seront contrôlés par des programmes informatiques plus ou moins intelligents, c’est ce qu’on appelle la domotique. Ces systèmes gèrent déjà l’éclairage, le chauffage, l’ouverture des volets et demain, ils ouvriront le garage à l’approche du véhicule familial, ils accueilleront un livreur robotique avec les courses. Les tâches ménagères comme l’aspirateur, le linge et le repassage seront automatisées, ce qui évidemment soulagera les humains ! Le domicile saura identifier ses habitants pour prévenir toute intrusion. Si cette maison produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme, elle sera un élément clé de la future ville intelligente, permettant de réduire l’impact environnemental global. Les citoyens seront invités à s’impliquer dans la vie politique devenue participative et horizontale. Cependant, des questions doivent être posées : dans cette ville, les individus resteront-ils encore libres de circuler, ou seront-ils soumis à une surveillance numérique permanente acceptée de bonne grâce pour le confort et les avantages qui en résulte ? Comment éviter que la maison et la ville intelligentes ne deviennent un cauchemar quand, demain, le système sera devenu l’unique norme ? »

« Envisager la ville comme organisme vivant, est-ce une utopie ? Ne pourrait-on pas s’inspirer de l’intuition de James Lovelock bâtir, demain, nos villes, pilotés par une hypothèse Gaïa urbaine ? A quoi ressemblerait-elle cette ville ? Y trouverait-on des citoyens, une faune, une flore, des infrastructures, des ressources naturelles ou artificielles, des systèmes de transport et les autres composants urbains tous connectés, interagissant de manière dynamique et contribuant collectivement à créer un écosystème urbain durable ?  A moins que tout ceci ne soit qu’une utopie… une de plus, nous dira-t-on ! A moins que les utopies ne servent à donner un axe, une direction, une inspiration tout en restant inatteignables. En tout cas, les actions et les décisions prises dans une telle ville pourraient bien avoir des répercussions sur d’autres aspects du réel. Pour assurer le bien-être à long terme de ses habitants, la ville « organique » influencera sûrement un équilibre global et, dépassant ses frontières, jusqu’à peut-être d’autres villes ou d’autres territoires.  »

« Derrière cette opposition, ce sont deux conceptions radicalement différentes de la ville qui se présentent. La première, centripète, c’est l’idée de l’oasis-forteresse où tout est sous contrôle, cette ville se veut autonome et autosuffisante, gated, à l’abri de remparts à la manière des cités états de la Renaissance, en Italie ou en Allemagne. A moins que la ville de demain se mette à développer des capacités, des super-pouvoirs d’adaptabilité, de connectivité — servie par l’Espace — de durabilité, d’intelligence collective, de fluidité d’ouverture à la culture monde, à l’accueil créatif de sources exotiques et vitalisantes, à l’opportunité permanente d’évolution sur Terre, en orbite et pourquoi pas un jour une une autre planète… Centripète ou centrifuge ? Utopie ou dystopie ? Chacun peut apposer ces qualificatifs sur l’une des deux propositions qui précèdent. Ces scénarios et toutes leurs variations possibles dépendant au fond de la somme des choix politiques et citoyens de chaque habitant de cette ville du futur ! »

« Sadiq Kahn, le maire de Londres, en est sûr : « Le 21ème siècle est le siècle des villes et des maires ». Cette déclaration suggère qu’au cours de notre siècle, les villes et leurs dirigeants (maires) joueront un rôle crucial dans le façonnement des affaires du monde. Le 21ème siècle est le témoin d’une tendance significative à l’urbanisation, tendance débutée au cours du siècle précédent. Aujourd’hui, en France, en 2020, près de 70 % de la population vit en milieu urbain (les courbes des populations rurales et urbaines se sont croisées à la fin des années 1930). A l’échelle du monde, l’ONU avance ces mêmes chiffres (68 %) pour les années 2050. Plus que jamais, les villes sont devenues des centres d’activités économiques, d’innovations et d’échanges culturels. Leurs dirigeants, les maires, sont en train de prendre de plus en plus de poids pour relever les défis locaux et mondiaux tels que le changement climatique, les inégalités sociales et le développement durable. Avec leur montée en puissance, villes et maires pourraient entrer en concurrence avec d’autres pouvoirs territoriaux ou politiques, nationaux ou internationaux… Va-t-on vers une union mondiale des édiles, une Internationale, avenir du genre humain ? »

Sélection de films et thèmes des tables rondes spéculatives

Le film Ready Player One propose une vision figurative explicite de la projection du corps numérique — que nous avons potentiellement tous — dans les métavers si ceux-ci restaient sous la coupe d’un seul opérateur commercial, sans interopérabilité avec d’autres acteurs, privés aussi bien que publics. Il nous interroge aussi sur les capacités d’auto-régulation de ce genre de systèmes, en considérant les réseaux sociaux actuels comme des lieux de tests des comportements des futurs usagers des métavers.
Si le scénario de
Ready Player One advenait : quelles conséquences pour les individus et les organisations humaines ? Peut-on éviter ce scénario, l’amortir ? Faudrait-il l’accélérer ? Sachant qu’il faut bien garder en tête que le point de départ du film est que l’Humanité ayant échoué à préserver la planète, elle se jeta à corps perdu dans les univers virtuels persistants

> Analyse de Ready Player One sur FuturHebdo

Le film Bienvenue à Gattaca nous montre un monde où l’eugénisme est devenu la règle : si vous voulez offrir les meilleures chances d’avenir à votre progéniture, concevez-le selon les règles de cette nouvelle éthique qui fait de la nature humaine une matière malléable, modifiable, ajustable ! Le film nous interroge donc sur la définition de la nature humaine… sur celle des limites entre le soin et l’augmentation… sur les règles communautaires qui découleront de ces nouveaux rapports à la procréation et à notre corps biologique et intime. Ce film nous interroge aussi sur les futures relations entre humains non-modifiés et humains « eugénisés ». Alors, si le scénario de Bienvenue à Gattaca advenait : quelles conséquences pour les individus et les organisations humaines ? Peut-on éviter ce scénario, l’amortir ? Faudrait-il l’accélérer ? Sachant qu’il nous invite aussi à réfléchir sur la notion même de handicap et de sa place dans la société de ceux qui se disent (sur)valides !

> Analyse de Bienvenue à Gattaca sur FuturHebdo 

Pour certains, le film Minority Report est déjà le présent ! A la nuance près que les précogs restent de l’ordre de la fiction… Cependant, les prouesses sans cesse renouvelées des algorithmes — appelés, à tort ou à raison, intelligences artificielles — incitent les opérateurs privés aussi bien que publics à les utiliser de manière de plus en plus large.
Un autre mérite de ce film est de proposer une vision d’avenir qui ne tombe pas dans le piège essentialiste : dans cet avenir, qu’on peut considérer non-dystopique, la société est hétérogène et injuste comme l’est celle que nous connaissons. Quel espace de liberté d’action, d’intime restera-t-il au citoyen, dans ce monde où tout, ou presque, est modélisable et prévisible ? Si le scénario de
Minority Report finissait par advenir : quelles conséquences pour les individus et les organisations humaines ?
Peut-on éviter ce scénario, l’amortir ? Faudrait-il l’accélérer ? En se rappelant que
Minority Report est un des (pas assez) nombreux avatars de l’œuvre de Philip K. Dick. Cet auteur de SF ne cesse de nous interroger sur notre rapport au réel. Il nous a légué une œuvre et des réflexions dont il ne faut pas se priver pour tenter de comprendre le monde à venir… »

> Analyse de Minority Report sur FuturHebdo

Le film Repo Men parle de prothèse bio-mécaniques, d’organes défaillants, de sueur et de sang, de marketing et business !
Repo Men nous fait surtout passer de notre présent dans lequel corps et esprit semblent indissociables à un monde où le corps devient objet de marketing, un monde où tout se négocie, tout se vend… Et ce, à n’importe quel prix !
Dans
Repo Men, le corps est passé de l’intime, objet de soins et d’attention, à l’extime : là, le corps humain, devenu simple véhicule de la conscience humaine se trouve sujet de règles commerciales.
Si le scénario de
Repo Men advenait : quelles conséquences pour les individus et les organisations humaines ? Peut-on éviter ce scénario, l’amortir ? Faudrait-il l’accélérer ? Le film pouvant être résumé en trois mots, ils disent beaucoup sur demain : « moi, mon corps et la communauté », peu importe que cette dernière soit mon entourage choisi (pour reconstruire mon intime), l’État (le grand absent de Repo Men) ou celle des acteurs économiques (qui ont accompli le plus grand coup de marketing de tous les temps : abolir la distance physique entre le client et le produit !). »

> Analyse de Repo Men sur FuturHebdo

SÉLECTION DE SPECTACLES VIVANTS

Garoutzia est le parfait chatbot domestique : serviable, efficace, adaptatif. Sa maîtresse, Aurline, une illustre écrivaine de romans à l’eau de rose, est frappée d’Alzheimer. Elle supplie Garoutzia de se souvenir d’elle pour qu’elle vive encore à travers sa mémoire.
Mais ceci est contraire aux lois de la robotique : Garoutzia doit être réinitialisée à chaque nouveau propriétaire, et tout oublier du précédent… Tout se bouscule lorsque son nouveau maître, ouralien, est assassiné. Démarre alors une enquête
policière qui remontera les différentes vies du chatbot… La Garoutzia aurait-elle été hackée ? Qui a hacké Garoutzia ?
Cette comédie truculente, écrite par trois experts de
l’intelligence artificielle, ne manquera pas de vous interroger sur vos identités technologiques.

Quelque part, dans le futur. Dans un monde dominé par la technologie, qui promet la paix des peuples, quelle place reste-t-il aux sciences humaines et à leurs valeurs ? C’est sérieux dis donc…Si le sujet, enjeu majeur de notre siècle, l’est profondément, l’approche théâtrale se veut originale, volontairement légère et humoristique pour capter le spectateur et l’amener à questionner ses usages. Quand Jacques, le Jean-Pierre Coffe des sciences humaines, décide de faire une ultime démonstration de la nécessité de sauver la science molle, Pierre, fier transhumaniste, apôtre de la science dure, manoeuvre pour l’en empêcher…Y parviendra-t-il ? Au travers d’une galerie de personnages accompagnés d’un robot sur scène, le public est projeté dans un univers inédit, miroir déformant de notre époque. Si dans la forme, ce spectacle a tout d’un grand enfantillage, il questionne le lien entre progrès technique et progrès humain et interroge plus largement le projet transhumaniste.

Pendant plus de cinq Guillaume Loublier s’est documenté sur ces questions qui l’effraient autant qu’elles le fascinent en se focalisant sur la dimension éthique et philosophique. « La science est une chose trop importante pour être laissée entre les mains des seuls savants », ces mots de Carl Sagan résument parfaitement sa démarche. Il s’emploie à interpeller le citoyen français pour l’inviter à se questionner.

De et avec Guillaume Loublier

Dans un futur proche, une mère apprenant la maladie de sa fille prend la décision d’accueillir dans son foyer, à l’abri des regards, un clone de son enfant. Elle l’élève en secret, dans le petit cagibi de la maison, attendant l’instant où ce double sera apte à accueillir la conscience de son enfant. Après une longue période d’absence, sa fille, devenue danseuse de ballet, revient à la maison et découvre le secret dissimulé depuis son adolescence. Refusera-t-elle ce nouveau corps, cette « Synthèse » ? Aura-t-elle vraiment le choix ?   

Synthèse aborde avec nuance et poésie les problématiques éthiques et philosophiques du Transhumanisme. Opposant le corps de la danseuse à celui de la machine, elle interroge sur le bouleversement possible de nos identités et de nos relations, mais pose aussi des questions intemporelles surl’amour filial : peut-on vraiment offrir le meilleur à ceux qu’on aime ?

De et avec Lisa Bretzner, accompagnée de Marina Pastor, Mathilda Delecroix et Léa Tuil

« Et si… les terres agricoles devenaient infertiles ? Et si… l’on transformait les lieux culturels en réserves pour artistes en voie d’extinction ? Et si…le travail n’avait plus aucun sens ? Et si… les rapports humains devenaient définitivement monétisés ? »

Les Brèves du futur, quatre dystopies qui développent successivement quatre situations d’anticipation, prenent place dans un avenir aussi absurde que probable. Du public s’extraient cinq interprètes qui font vivre, sans décor ni costumes et par leur seul jeu, un avenir qui semble déjà en germe.

C’est en 2016, à l’occasion d’Un Festival à Villeréal, dans le Lot-et-Garonne, que Julien Guyomard a mené une série d’entretiens avec les habitants du village sur le thème du futur. Il a tenté de traduire les signaux faibles et les appréhensions populaires en histoires aussi drôles que glaçantes.

Ce théâtre à lisière du politique se veut avant tout une comédie ludique où le futur ne se fait plus l’écho d’une triste résignation mais la réouverture d’un débat populaire et joyeux.

De et avec Julien Guyomard. Il est accompagné d’une demie douzaine d’autres acteurs et actrices.

« Nous avons tous grandi sous le sceau de la célèbre prédiction littéraire en forme de maxime : « Le vingt-et-unième siécle sera féminin ou ne sera pas ! ».

Par extraordinaire, la promesse d’Aragon semble justement s’incarner de nos jours à travers la nécessité gracieuse et grave d’espérer dans les vertus féminines de Bonté, de Compassion et de Douceur le baume de guérison dont ce monde a cruellement besoin.

Si l’heure est encore au soulèvement impétueux des femmes, désireuses de mettre fin aux abus de la domination masculine et à ses injustices, il semble cependant que cette reconquête soit appelée à se résoudre à travers un ressaisissement plus profond de l’âme du Féminin (dont l’essence s’est perdue), plutôt qu’à sonner l’hallali contre « le sexe fort ».

L’obscurantisme du Moyen âge et des siècles d’ignorance ont rayé les grands mythes légués par les traditions les plus anciennes (Égypte, Chine, Royaume sumérien) qui se rejoignent pour décrire l’Élément féminin comme essentiel à la construction de toute Existence et par là : la Femme comme « la Porte du Ciel », l’intermédiaire privilégiée entre le Ciel et la Terre.

Il y a longtemps que la femme a oublié sa nature magique et son rôle d’initiatrice. Et pas seulement par la faute des hommes. Mais plus que l’homme, elle a gardé le souvenir que le corps est infiniment précieux, pour ne pas dire sacré…

Et que représente le Féminin si ce n’est la Vie en ses aspects subtils, l’invisible, l’intuitif, la dimension magique du corps et sa résonance avec l’astre de la nuit, par là avec la Nature et… le Mystère du cosmos ? »

De et avec Delphine Volange

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